Auteur : Jennifer Fernando
L’Organisation Mondiale Météorologique (OMM) et ses partenaires ont publié le 10 mars 2020 un rapport clé sur les tendances climatiques observées en 2019. Ce nouveau rapport tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme auprès des décideurs politiques sur la nécessité de mettre en œuvre dès maintenant des mesures concrètes afin de limiter et de réduire l’impact du réchauffement global sur les populations et les écosystèmes.
Mais à partir de quels indicateurs ont-il pu définir l’état de santé du climat ? Retour sur quelques données scientifiques clés et sur les principales conclusions qui en découlent.
LES INDICATEURS CLIMATIQUES
Il existe plusieurs indicateurs qui permettent d’étudier les manifestations physiques, témoins des modifications du climat en cours. Ils sont notamment issus des relevés instrumentaux sur le terrain ou depuis l’espace par l’intermédiaire de satellites en orbite autour de la Terre.
Température de l’air ambiant
L'année 2019 est la deuxième année la plus chaude d'après les mesures instrumentales, après 2016 qui avait connu un phénomène El Nino [1] exceptionnel. Les années de 2015 à 2019 sont les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées et la décennie 2010-2019 la plus chaude jamais observée.
La température moyenne planétaire fin 2019 était 1,1+-0,1°C plus élevé que celle de l’ère pré-industrielle (1850-1900) (Figure 1).
La température moyenne planétaire augmente mais sa magnitude est hétérogène à la surface du globe (Figure 2). La plupart des continents ont été plus chauds que lors de la période 1981-2010, à l'exception de la région nord-américaine. L'année 2019 a été l'une des trois années les plus chaudes sur le continent africain depuis 1950. D'autres régions ont également connu des températures plus élevées que la moyenne. C'est le cas de l'Alaska, des régions de l'Arctique, de l'Europe centrale et de l'Est, de l'Afrique du sud, de l'Asie du sud-est, de certaines régions de l'Australie (avec des records de chaleur et de sécheresse), du nord-est de l'Asie et de certaines zones du Brésil.
Concentrations des gaz à effet de serre dans l'atmosphère
Mesurées en différents lieux du globe, les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ont atteint des records en 2018 : 407,8+-0,1 ppm pour le dioxyde de carbone (CO2) et 1869 +-2 ppm pour le méthane (CH4), soit respectivement 147% et 259% des niveaux pré-industriels. La hausse de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère est un des moteurs du réchauffement global (Figure 3).
Tandis que les concentrations des gaz à effet de serre pour 2019 ne seront connues qu'à la fin de cette année, les premières mesures faites à l'observatoire du Mauna Loa à Hawai et du Cape Grim en Tasmanie, mettent en avant la poursuite de la hausse des concentrations des gaz à effet de serre en 2019.
Niveau de l’océan
En 2019, le niveau moyen de la mer à l’échelle planétaire a atteint sa valeur la plus haute jamais observée. La hausse du niveau marin se poursuit donc et cela depuis les premières mesures issues des satellites (1993) avec une vitesse moyenne estimée à 3,24+-0,3 mm/an sur une période de 27 ans (Figure 4). Cette vitesse semble s'accélérer au cours du temps.
Étendue des banquises et bilan de masse annuel des glaciers et calottes polaires
L'océan se réchauffe et se dilate entraînant une hausse du niveau marin (contribuant à plus de 30%). À cela s'ajoute la fonte des glaciers continentaux. Les résultats préliminaires indiquent que le bilan de masse (différence entre l'accumulation et l'ablation) de glaciers de référence a été négatif pour la 32ème année consécutive. 8 des 10 bilans de masses annuels les plus bas ont été mesurés à partir de 2010 (Figure 5).
La montée des eaux marines est également accentuée par la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique. L'inlandsis groenlandais a perdu environ 260 gigatonnes (équivaut à 260 milliards de tonnes) de glace par an en masse totale sur la période 2002-2016. En 2019, il a perdu 329 gigatonnes. L'année 2019 n'est cependant pas un record mais sa valeur est bien supérieure à la moyenne ! Pour la banquise de l'Antarctique, après avoir atteint des niveaux extrêmement bas fin 2016, son étendue est restée relativement faible depuis.
En ce qui concerne la banquise de l'Arctique, elle connaît un déclin continu depuis les premières mesures satellites dans la région, confirmé en 2019 (Figure 6). Le 18 septembre 2019, elle a atteint son étendue minimale qui fut la seconde plus basse étendue enregistrée par satellite avec les années 2007 et 2016.
pH de l'océan
Sur la période 2009-2018, l’océan a absorbé environ 23% des émissions annuelles de CO2 annuel, limitant ainsi la hausse de sa concentration dans l’atmosphère et le réchauffement global. En contrepartie, l’absorption de ce CO2 dans l’eau marine conduit à la diminution de son pH, et ainsi à augmenter son acidité, un processus connu sous le nom d'"acidification de l’océan". Au cours des 20 à 30 dernières années, les observations montrent une diminution du pH avec une vitesse de 0,017 à 0,027 unité de pH/an depuis la fin des années 80.
QUELQUES ÉVÉNEMENTS MARQUANTS DE 2019
Différents événements ont marqué l’année 2019, le plus souvent liés aux conditions météorologiques particulières de l’année. Dans ce qui suit, les événements les plus marquants sont présentés. Pour compléter votre lecture, vous pouvez vous référer au rapport de l’OMM.
Inondations et sécheresses
Le réchauffement global induit des modifications dans la répartition des précipitations à la surface de la planète. Des sécheresses inhabituellement longues sont observées en Australie et à l’ouest de l’Indonésie et des pays alentour sous l’influence d'une phase positive forte du dipôle de l’océan indien [2]. L’Australie a ainsi vécu le printemps le plus aride jamais enregistré (novembre et décembre 2019). Plus de la moitié du pays a connu des précipitations en moyenne bien plus basses que la moyenne (Figure 7), excepté le nord de Queensland touché par des inondations tôt en 2019 et l’ouest de la Tasmanie. D’autres régions comme le sud de l’Afrique, l’Amérique centrale et des zones de l’Amérique du sud ont reçu des précipitations anormalement faibles.
A contrario, de larges régions comme le centre des États-Unis, le nord du Canada et de la Russie, le sud-ouest de l’Asie, le nord de la Chine et l’est de l’Afrique ont observés de fortes précipitations inhabituelles. L'Inde, alors que le pays est régulièrement affecté par des inondations lors de la saison des moussons estivales, a connu un excès de précipitations provoquant d’importantes inondations. Plus de 2 200 personnes ont perdu la vie durant les différents épisodes d’inondations en Inde, Népal, Bangladesh et Myanmar.
Vagues et records de chaleur
2019 a connu plusieurs vagues de chaleur. Parmi les plus remarquables, il y a les deux grandes vagues de chaleur qui se sont abattues en Europe fin juin et fin juillet dernier (Figure 8). Durant l’été, plusieurs pays d’Europe, principalement de l’ouest, ont établi de nouveaux records nationaux : 46,0°C pour la France (soit 1,9°C de plus que le record précédent), 42,6°C pour l’Allemagne, 40,7°C pour les Pays-Bas, 41,8°C pour le Belgique, 40,8°C pour la Belgique, 38,7°C pour le Royaume-Uni. Les pays nordiques n’ont pas été épargnés. La ville d’Helsinki a établi un record de chaleur estimé à 33,2°C.
Une autre grande région durement touchée est l’Australie. Le pays a débuté et fini l’année 2019 avec des vagues de chaleur extrêmes. L'été 2018-2019 était déjà exceptionnellement chaud avec une température moyenne estivale la plus élevée jamais recensée de près de 1°C. Une autre vague de chaleur s’est abattue sur l’Australie en décembre 2019, le mois le plus chaud jamais observé. Le 18 décembre, l’Australie a connu une journée de chaleur record avec une température de 41,9°C en moyenne dans le pays, tandis que Nullarbor Roadhouse a atteint 49,9°C le jour suivant, la température la plus haute en Australie depuis 1998. En 2019, le pays a ainsi vécu les 7 jours les plus chauds jamais enregistrés.
Feux de forêt
2019 a été marqué par de nombreux feux de forêts en différents lieux du globe. Ils sont le plus souvent la conséquence aux des conditions météorologiques anormalement sèches et/ou chaudes.
Malgré les feux en Californie observés en octobre dernier, qui ont conduit à d'importantes pertes, les feux de forêt ont été plus faibles en Amérique du Nord que les années passées. Dans le reste du monde, 2019 a été une année où le nombre d’incendies était supérieur à la moyenne, notamment dans plusieurs régions de hautes latitudes comme la Sibérie (Russie), l’Alaska (États-Unis) et plus curieusement dans certaines zones de l’Arctique où les incendies sont plutôt rares.
L’Australie a connu une saison des feux de forêt particulièrement longue et intense fin 2019, avec l’apparition répétée de grands foyers d’incendies. Les incendies ont atteint leur pic fin décembre 2019 et au début de nouvelle année engendrant d’importantes destructions dans le sud-est de l’État de la Nouvelle-Galles du sud et au sud de l’Australie. Début 2020, 33 morts ont été recensés et plus de 2000 propriétés ont été détruites, tandis que près de 7 millions d’hectares sont partis en fumée dans les États de la Nouvelle-Galles du sud et de Victoria. En Tasmanie, une région normalement humide, des feux de forêt ont été observés suite à l'été particulièrement sec. C’est la deuxième fois en 4 ans que des incendies touchent cette région où, habituellement, ils se font plutôt rares.
L’Indonésie et les pays voisins qui ont subi d’importantes sécheresses, ont connu la saison des incendies la plus intense depuis 2015. En Amérique du sud, le nombre total d’incendies répertorié a été le plus élevé depuis 2010.
Ouragans et cyclones
2019 a également connu une activité cyclonique supérieure à la moyenne que ce soit dans l’hémisphère nord avec 72 cyclones tropicaux enregistrés (par rapport à 52 en moyenne) et dans l'hémisphère sud avec 27 cyclones recensés sur la saison 2018-2019, nombre le plus élevé relevé depuis la saison 2008-2009.
Parmi les cyclones les plus marquants, il y a le cyclone Idai (stade cyclone tropical intense, équivalent de la catégorie 3) qui a touché les terres du Mozambique le 15 mars 2019, l’un des plus violents qu’ait connu la côte est de l’Afrique. Le cyclone a provoqué des vents violents ainsi que d’importantes inondations à l’intérieur des terres (Figure 9). Près de 900 personnes ont perdu la vie, le bilan le plus lourd à la suite d’un cyclone tropical dans l’hémisphère sud depuis au moins 100 ans.
Un des événements météorologiques les plus intenses enregistrés en 2019 est l'ouragan Dorian, de catégorie 5 en intensité, qui a touché les terres des Bahamas le 1 septembre dernier. Sa lenteur exceptionnelle et sa stagnation au-dessus des Bahamas en catégorie 5 pendant près de 24 heures ont conduit à une destruction quasi totale des îles des Bahamas avec au moins 60 morts recensés et une perte économique estimée à plus 3 milliards de dollars.
LES RISQUES LIÉS AUX IMPACTS DU DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE
Les événements recensés en 2019 ont mis en lumière un certain nombre de risques : l’insécurité sanitaire, l’insécurité alimentaire, les déplacements de population, le recul de la biodiversité. Dans ce qui suit, les grandes conclusions sont rapportées. Pour compléter votre lecture, vous pouvez vous référer au rapport de l’OMM.
L'insécurité sanitaire
Les zones fortement peuplées sont de plus en plus exposées aux chaleurs extrêmes avec des répercutions notables sur la santé humaine. En 2019, les vagues de chaleur, qui ont conduit à des records de températures, ont affecté la santé et le bien-être des populations d’un grand nombre de pays dans le monde : l’Australie, le Japon, l’Inde et l’Europe. En France métropolitaine, entre début juin et mi-septembre, plus de 20 000 consultations aux urgences ont été recensées. Durant ces deux vagues de chaleur, 1 462 décès ont été enregistrés dans les régions touchées.
Une des conséquences de l’évolution des conditions climatiques depuis les années 50 est la propagation du moustique, vecteur de la dengue, augmentant ainsi le risque d’apparition de la maladie. En 2019, une large hausse de cas de dengues a été enregistrée à travers le monde par rapport à 2018. Le continent américain a notamment recensé plus de 2 800 000 cas suspectés ou confirmés de dengues. 1 250 personnes en sont décédées.
L’insécurité alimentaire
Le réchauffement global et les changements dans la fréquence, l’intensité et la répartition des précipitations à l’échelle de la planète affectent les écosystèmes terrestres et marins mais aussi les terres agricoles et zones de pêches. La variabilité climatique et les événements météorologiques extrêmes (tempêtes, sécheresses, inondations) exacerbent les défis déjà présents tels que les conflits, l'insécurité, le ralentiseement voire la baisse de l'économie. Ils sont un des facteurs clés dans la récente hausse de la faim et une des causes majeures de crises sévères dans le monde.
Après une décennie de diminution constante, la faim est à nouveau repartie à la hausse : plus de 820 millions de personnes (soit 1 personne sur 9 dans le monde) souffrent de la faim en 2018. La situation est la plus critique en Afrique sub-saharienne, où le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté de plus de 23 millions entre 2015 et 2018, plus particulièrement dans les pays déjà touchés par des conflits. Parmi 33 pays touchés par une crise alimentaire en 2018, la variabilité climatique et les événements météorologiques extrêmes ont été un des facteurs majeurs avec les chocs économiques et les conflits dans 26 pays.
Les déplacements des populations
La variabilité climatique et les événements météorologiques extrêmes ont également contribué aux déplacements des populations. Les tempêtes, comme le cyclone Idai au sud-est de l’Afrique ou l’ouragan Dorian dans les Caraïbes et les inondations, comme celles en Iran, Philippines et Éthiopie, ont provoqué le déplacement interne de plus de 6,7 millions de personnes de janvier à juin 2019.
Par exemple, le cyclone tropical Idai a contribué à la destruction complète de près de 780 000 hectares de cultures au Malawi, Mozambique et Zimbabwe portant une atteinte supplémentaire à la sécurité alimentaire précaire de la région. Le cyclone a provoqué le déplacement d’au moins 50 905 personnes au Zimbabwe, 53 237 dans le sud du Malawi et 77 019 au Mozambique.
Le nombre total de personnes issues de déplacements internes provoqués par les événements extrêmes devrait atteindre près de 22 millions en 2019, tandis qu’il était de 17,2 millions en 2018. Les inondations et les tempêtes ont été la cause majeure des déplacements en 2019 suivi par la sécheresse.
Le recul de la vie marine et de la biodiversité
Parmi les organismes vivant sur Terre, les organismes marins sont les premiers impactés par la hausse de la température et de l’acidité de l’océan. Parmi eux, les récifs coralliens sont particulièrement vulnérables. D'après les prévisions, ils ne devraient représenter que 10-30% de leur couverture actuelle avec un réchauffement global de 1,5°C et moins de 1% avec un réchauffement à 2°C. L’acidification de l’océan a également des conséquences néfastes pour un grand nombre d’espèces marines, notamment celles qui synthétisent une coquille carbonatée (ex. crustacés, mollusques). À mesure que la température et la salinité augmentent avec le réchauffement planétaire, la population et la distribution de certaines espèces sont bouleversées impactant ainsi certaines activités comme la pêche.
À RETENIR
À propos de l'auteur :
Jennifer Fernando est consultante en stratégie environnementale. Elle est docteure en sciences de la Terre et diplômée de Sciences Po en politique environnementale.
Contact : jfernando.consulting@gmail.com.
Site internet : https://www.jennifer-fernando.com
Référence :
WMO, Statement on the State of the global climate in 2019. N°1248, 2020. Disponible ici.
Note :
[1] Définition - El Niño-oscillation australe (ENSO) : "El Niño, au sens original du terme, est un courant marin chaud qui se manifeste périodiquement le long de la côte de l’Équateur et du Pérou, perturbant la pêche locale. Il a depuis lors été associé à une vaste zone de réchauffement située dans la partie tropicale de l’océan Pacifique, à l’est de la ligne de changement de date. Ce phénomène océanique est lié à une fluctuation de la configuration de la pression en surface dans les zones tropicales et subtropicales, dénommée oscillation australe. Ce phénomène couplé atmosphère-océan se produit à des échelles de temps de 2 à 7 ans environ; il est connu sous le nom d'El Niño oscillation australe (ENSO). Il est souvent mesuré par l’écart des anomalies de pression en surface entre Tahiti et Darwin ou par les valeurs de la température de la mer en surface au centre et à l’est du Pacifique équatorial. Lors d’un épisode ENSO, les alizés dominants faiblissent, réduisant les remontées d’eau froide et modifiant les courants océaniques de telle sorte que la température de la mer en surface augmente, ce qui a pour effet d’affaiblir encore plus les alizés. Ce phénomène exerce une grande influence sur le vent, la température de la mer en surface et les précipitations dans la partie tropicale du Pacifique. Il a également des répercussions climatiques dans toute la région du Pacifique et dans d’autres régions du monde, par des téléconnexions à l'échelle de la planète. La phase froide du phénomène ENSO est appelée La Niña."
GIEC, 2013: Glossaire [Planton, S. (coord.)]. In: Changements climatiques 2013: Les éléments scientifiques. Contribution du Groupe de travail I au cinquième Rapport d'évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [Stocker, T.F., D. Qin, G.-K. Plattner, M. Tignor, S.K. Allen, J. Boschung, A. Nauels, Y. Xia, V. Bex et P.M. Midgley (dir. publ.)]. Cambridge University Press, Cambridge, Royaume-Uni et New York, NY, États-Unis d’Amérique. Disponible ici.
[2] Définition - Dipôle de l’océan Indien : "Mode de variabilité interannuelle de la température de la mer en surface à grande échelle dans l’océan Indien. Il se manifeste par un gradient zonal de la température de la mer en surface dans la région tropicale, qui, suivant une de ses phases extrêmes, se caractérise au cours de l’automne boréal par un refroidissement au large de Sumatra et un réchauffement au large de la Somalie à l’ouest, accompagnés par des vents d’est anormaux le long de l’équateur. GIEC, 2013: Glossaire [Planton, S. (coord.)]. In:Changements climatiques 2013: Les éléments scientifiques. Contribution du Groupe de travail I au cinquième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [Stocker, T.F., D. Qin, G.-K. Plattner, M. Tignor, S.K. Allen, J. Boschung, A. Nauels, Y. Xia, V. Bex et P.M. Midgley (dir. publ.)]. Cambridge University Press, Cambridge, Royaume-Uni et New York, NY, États-Unis d’Amérique. Disponible ici.
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