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Le poids des mots sur la prise de conscience et la mobilisation face aux défis climatiques



Le film Don't Look Up d'Adam McKay sorti en décembre dernier, métaphore de la crise climatique que nous vivons, questionne notamment la communication de tels enjeux. Comment interpeler et alerter pour mieux mobiliser ? À l'occasion de la sortie du volet 2 du rapport du GIEC, voici quelques réflexions sur le poids des mots sur la prise de conscience des défis climatiques et le passage à l'action.


Auteur : Jennifer Fernando

Notre façon de percevoir le monde est fortement influencée par nos expériences et notre façon de vivre. Notre perception des enjeux climatiques n’échappe pas à la règle, créant parfois une distorsion importante par rapport à ce que les sciences nous révèlent des processus à l’œuvre.

Pour réduire cette distorsion, la transmission des connaissances relatives aux questions climatiques et environnementales peut jouer un rôle clé en permettant de rétablir une certaine vérité (lorsque la connaissance est juste et fondée sur des arguments crédibles et vérifiés). Elle permet d’informer et ainsi de sensibiliser sur les risques encourus, mais aussi de faire naître une prise de conscience et ainsi susciter une mobilisation collective afin de faciliter la mise en place dès aujourd’hui d'actions concrètes. La transmission des connaissances passe par les médiations d’institutions avec en premier lieu la communauté scientifique, puis l’école ou l’université qui est chargée de l’éducation, les organisations environnementales et les médias[1].

La transmission des connaissances est cruciale. Aujourd’hui l’opinion publique est un facteur important agissant directement ou indirectement sur les gouvernements. Elle a également le pouvoir de donner le rythme et le ton sur les décisions sociétales de demain, notamment celles touchant à l’environnement. Cependant, dans la transmission de l’information autour des enjeux climatiques et environnementaux, les challenges sont nombreux.

D’une part, la qualité et la quantité des connaissances transmises dépendent du système médiatique en place, de leur accès et de leur exposition. Le monde actuel est un monde hyper-médiatisé et ultra connecté, ce qui a profondément changé notre rapport à l'information. Grâce à l’avènement du numérique, celle-ci est accessible en tout temps, de façon continue et en un temps record. Cette hyper-connectivité avec le monde nous amène à communiquer en temps réel, parfois sous le coup de l’impulsion sans prendre le recul nécessaire ou sans vérification au préalable. Ce nouveau type de communication est un des principaux supports de l’information et forme aujourd’hui l’opinion publique mondiale, nouvel acteur sur la scène internationale. Chacun peut désormais être porteur d’information, notamment sur les réseaux sociaux et les blogs, sans aucun contrôle, faisant parfois émerger des « fake news » et circuler des informations biaisées ou erronées.

Le monde médiatique d’aujourd’hui est également rythmé par les débats, les « flash-infos », et l’information en continu. Malheureusement, ce type de format ne permet pas forcément d’approfondir des sujets tels que les questions climatiques ou environnementales. Alors que pendant une longue période, les scientifiques sont principalement intervenus pour se justifier vis-à-vis des climato-sceptiques, notamment après l’échec de la Conférence sur le climat de Copenhague, aujourd’hui, ils sont sollicités plutôt pour une actualité immédiate telles que les événements météorologiques extrêmes ou les négociations climatiques, ce qui ne permet pas de développer un discours construit et argumenté.

Alors que les questions climatiques et environnementales touchent les aspects sociaux-économiques, elles doivent donc être analysées avec d’autres sujets transverses. Par leur complexité, ces sujets doivent avoir une place plus importante dans les médias, non pas sous la forme d’un « flash-info » que nous oublierons dès le lendemain, mais plutôt comme un socle de connaissances faisant partie intégrante de notre quotidien.

D’autre part, les principaux effets du réchauffement global et de notre mode de vie sur notre environnement ne touchent pas encore directement notre quotidien et les conséquences les plus dévastatrices ne seront visibles que bien plus tard. Les prévisions du GIEC sont souvent faites sur 50 voire 100 ans. Difficile donc de se projeter sachant que les prévisions dépassent l’échelle d’une génération. L’objectif de la transmission de l’information est donc avant tout de prévenir et d’alerter les décideurs et la société civile, et plus largement le grand public, sur les risques et dangers à venir que ce soit à l’échelle globale mais également dans notre quotidien. Ce n’est que depuis peu que les modèles numériques sont capables de mettre en évidence des bouleversements climatiques à l’échelle régionale voire locale grâce à l’émergence des nouvelles technologies et du développement de super-calculateurs. Ainsi, confronter les citoyens aux changements environnementaux qui toucheront directement leur quotidien permettra une meilleure prise de conscience. Par exemple, en France métropolitaine, les français sont plus sensibles à la pollution de l’air car elles touchent directement la santé alors que dans les îles au Caraïbes, les français sont plus inquiets des événements météorologiques extrêmes comme les cyclones qui menacent leur quotidien et leur économie locale. La transmission de l’information doit donc être fondée à la fois sur les connaissances des enjeux globaux mais aussi locaux pour ainsi sensibiliser le plus grand nombre.

Mais ce ne sont pas les seules difficultés. En effet, la qualité et la quantité des connaissances transmises dépendent également des porteurs de l’information.

La communauté scientifique étant à l’origine de l’alerte concernant les risques et les menaces climatiques et environnementaux, les connaissances sont donc transmises depuis les scientifiques vers le grand public. Mais la compréhension des enjeux demande souvent une certaine expertise. L’enjeu dans la transmission de l’information est donc de trouver les mots appropriés par le biais d’un discours simplifié mais juste et accessible à tous.

Il est donc logique que les scientifiques soient des acteurs clés dans cette transmission du savoir. Leur mission est avant tout de faire progresser nos connaissances du monde qui nous entoure en récoltant des données et en les synthétisant, afin d’alerter sur les potentiels risques De nombreux domaines de recherche se sont développés ces dernières décennies, de l’étude de l’évolution des glaciers montagneux en passant par l’étude de l’impact de la pollution de l’air sur la santé humaine, mettant la science au service du citoyen. C’est sur cette recherche, conduite par toute une communauté scientifique internationale, que le GIEC fournit un diagnostic sur la science du climat pour apporter les informations nécessaires et faciliter la prise de décision. À titre d’exemple, le rapport spécial sur le réchauffement global à 1,5°C publié par le GIEC en octobre 2018 a fondé son diagnostic sur plus de 6 000 articles scientifiques.

Mais les scientifiques n’interviennent pas uniquement par le biais de leur recherche. Compte tenu de l’urgence climatique et environnementale, la communauté scientifique est également amenée à participer à la transmission de l’information en s’adresser directement aux politiques et au grand public. Ils interviennent notamment dans les débats publics à travers la publication de livres, lors de conférences et d’événements ou encore sur les plateaux télé et dans la presse écrite. Plus à même de présenter et parler des faits tout étant capable de matérialiser leur discours avec des données concrètes, leur implication est donc primordiale. Leur maîtrise du sujet apporte également une certaine crédibilité au message porté.

Les scientifiques ne sont toutefois pas seuls dans cette tâche. D’autres acteurs interviennent en tant que médiateurs dans la transmission de l’information entre les scientifiques d’une part et les décideurs et le grand public d’autre part, permettant ainsi de faciliter la diffusion des connaissances. Parmi ces médiateurs, on compte les journalistes et les organisations non-gouvernementales (laboratoires d’idée, fondations, associations, etc.). Leur mission est cruciale car ils synthétisent l’information, l’expliquent de façon simple et compréhensible à des non-initiés. Ils jouent en quelque sorte un rôle de « traducteur » en simplifiant le langage des scientifiques souvent complexe. Ils donnent une garantie sur la qualité de l’information via leurs sources et leurs vérifications croisées jouant également un rôle important d’éclairants permettant de tirer le vrai du faux dans un monde hyper-médiatisé.

Comme pour les journalistes et les organisations non-gouvernementales, les politiques jouent également un rôle d’intermédiaire dans la transmission d’information auprès de leurs citoyens. Par le rôle qu’ils jouent dans l’élaboration et la mise en place de la politique énergétique, agricole et relative aux transports en instaurant des normes et des réglementations et en accordant des subventions, ils offrent des réponses, même partielles, aux enjeux climatiques qui reflètent directement l’importance qu’ils y accordent. Ces réponses sont autant d’indicateurs, tant pour les citoyens du pays concerné que pour les observateurs internationaux.

Transmettre l’information, oui mais pas de n’importe quelle manière ! Car l’objectif est avant tout d’interpeler, d’alerter et de mobiliser. Par conséquent, la structure du récit, qu’on appelle aussi narration, est tout aussi importante pour que le message soit entendu.

Un langage non-adapté peut conduire au désintéressement

La définition et la description du climat est fondée sur des concepts scientifiques qui peuvent demander un certain niveau d’expertise pour comprendre toutes les subtilités du problème. Ainsi, une des difficultés dans la transmission du savoir vers le grand public par les scientifiques provient du langage, souvent complexe. En effet, les vocabulaires utilisés (car il y a un vocabulaire pour chaque discipline), les modèles mathématiques, les graphes ou les statistiques sont souvent trop éloignés de notre niveau de compréhension moyen. Ce décalage de langage peut donc être un frein dans la communication et donc in fine dans l'acceptation des résultats scientifiques.

L’une des conséquences de ce décalage est que l’audience des scientifiques est souvent restreinte aux scientifiques, aux décideurs, ou à des initiés. Pour que le message soit entendu, le langage doit être simple pour délivrer un message clair qui parle à tous. Mais, la « vulgarisation » que ce soit des articles scientifiques ou encore des rapports du GIEC qui ne peuvent dans la plupart des cas être compris que par des experts, peut être un exercice périlleux. En effet, des incompréhensions ou de mauvaises interprétations de ces rapports peuvent conduire à une transmission de façon imprécise ou erronée de l’information. Les rapports du GIEC sont ainsi validés par les scientifiques et les décideurs au mot près ! Tenter de les reformuler peut amener à altérer le sens et/ou la nuance des propos et peut donc avoir des enjeux politiques et géopolitiques fortes dans la mobilisation des acteurs étatiques. Afin de limiter toute ambiguïté, depuis 2011, le GIEC délivre un communiqué de presse permettant aux journalistes et organisations non-gouvernementales d’avoir les points importants, sans passer par la lecture du rapport, souvent indigeste pour des non-experts, qui à leur tour transmettront le message à leurs lecteurs et audiences. Mais cette médiation demande de « prendre le temps d’une information solide sur ce sujet compliqué »[2] selon Sylvestre Huet, un travail qui est de plus en plus complexe dans un monde médiatique rythmé par l’information en continu, les débats et les « flash infos ».

 

Box : Décrypter, vulgariser mais aussi se rattacher à ce que nous connaissons. Comment expliquer simplement le réchauffement global et ses conséquences ? De nombreux exemples existent. Parmi ceux-ci, il y a l'analogie avec le corps humain. Notre corps est à une température stable de 37°C, une température régulée par un système complexe. Mais lorsque celle-ci augmente, nous nous sentons mal car le système est perturbé. D’abord la fièvre, le corps tente de s’auto-réguler en évacuant la chaleur par la transpiration pour essayer de retourner à sa température nominale. Si la hausse de température persiste, des symptômes se manifestent. Et si la maladie n’est pas prise à temps, les conséquences peuvent être irréversibles, et même dans certains cas fatals pour le corps humain. C’est la même chose pour notre planète ! La Terre et notamment notre environnement sont stables à 13°C. On dit qu’elle est en équilibre. La hausse de température conduit à des perturbations qui sont telles que le système climatique est bouleversé. La Terre et les écosystèmes tentent de s’auto-réguler en piégeant l’excès du dioxyde de carbone dans les océans. Mais si la hausse persiste, et c’est que nous observons aujourd’hui, les « symptômes » sont visibles : fonte des glaciers, acidification des océans, changements dans les précipitations. Une simple analogie avec le corps humain peut ainsi permettre de saisir pleinement l’enjeu climatique.

 

Un terme non-expliqué ou non-adapté peut nuire à la crédibilité des faits avérés

Pour comprendre le climat du passé et futur, les climatologues utilisent des modèles numériques pour prédire le climat futur. Dit comme cela, certains s’imaginent déjà les climatologues tels des apprentis sorciers lisant dans leur boule de cristal les divers avenirs de notre planète. Il n’en est rien.

Les modèles numériques sont des représentations du monde réel basés sur des lois physiques qui régissent les phénomènes naturels comme la dynamique des vents ou les courants marins. Une fois développé, la structure du modèle est « figée » et les climatologues l’utilisent d’une part pour comprendre comment le climat interagit avec les différents composantes climatiques (savoir) et d’autre part pour simuler l’évolution du climat dans 10 voire 100 ans afin d'anticiper les événements à venir (prédiction).

Malheureusement, le manque de communication entre la communauté scientifique et le grand public complexifie la transmission de l’information. Cela donne à chacun l’occasion d’interpréter comme bon lui semble le sens des mots « modèles numériques » tout droit sortie du jargon scientifique mais qui est vu comme une « boîte noire » pour beaucoup alors que c’est l’un des principaux outils modernes utilisés pour comprendre le climat. Le manque de connaissances des fondements des sciences du climat peut ainsi nuire à la bonne compréhension, d’une part du travail des climatologues, et d’autre part des résultats qui en découlent.

Autre exemple. Si l’on regarde le rapport de synthèse du GIEC de 2014, le mot incertitude a été mentionné 104 fois[3]. L’emploi de l’incertitude par les scientifiques a créé de grands débats notamment instrumentalisés par les climato-sceptiques pour décrédibiliser le GIEC jouant ainsi sur la légitimité de cette communauté scientifique auprès de l’opinion publique et des différents acteurs politiques.

Il existe différentes perceptions de cette notion d'incertitude. Il y a d’une part celle du scientifique qui pourrait dire que c’est à 90-95% certain et cela veut dire que c’est « très très » certain. D’autre part, pour certains politiques, journalistes, citoyens, si ce n’est pas sûr à 100% cela signifie que les scientifiques ne peuvent répondre à la question. C’est un paradoxe qui existe dans la narration autour du climat. Tentons ensemble d’éclaircir ce quiproquo. Pour tout scientifique, la rigueur fait partie du quotidien, ce qui nécessite une grande honnêteté vis-à-vis de l’interprétation de ses résultats. La prudence va souvent de pair car nous le savons, le monde qui nous entoure est par nature complexe. Ainsi, fournir des informations avec certitudes rend la tâche des scientifiques plus ardue. Mais alors d’où viennent ces incertitudes ?

Premièrement, comme mentionné, la nature est complexe et changeante et est donc par définition incertaine. Si nous prenons le cas du climat, le système climatique est un milieu complexe qui interagit avec les différentes sphères terrestres comme l’atmosphère, la biosphère, la lithosphère, l’hydrosphère, la cryosphère, et donc possède une part d’imprévisibilité. Par exemple, une des incertitudes majeures est liée à la capacité de l’atmosphère à accumuler les gaz à effet de serre. Il est en effet difficile de prédire avec certitude comment le système climatique va réagir à cette accumulation et quelles seront la magnitude et la fréquence des impacts liés au dérèglement climatique.

Deuxièmement, la science est évolutive car la recherche avance et dépend de la connaissance et de la technologie dont on dispose au moment où on produit les résultats. Notamment, les modèles numériques utilisés pour prédire le climat futur sont des « outils imparfaits car ils combinent une base physique très forte, avec des éléments d’empirisme inévitables, qui reflètent la complexité des milieux naturels et génèrent une incertitude sur les résultats »[4] comme le décrit Hervé Le Treut, climatologue du Laboratoire de Météorologie Dynamique. En effet, ces modèles sont basés sur des lois physiques qui décrivent au plus près les phénomènes naturels et sur des hypothèses de travail qui peuvent engendrer des déviations par rapport à la réalité. Mais, au fur et à mesure que la science avance, ces informations sont affinées et les « incertitudes » ainsi réduites.

Troisièmement, notre avenir est incertain car il dépend de notre comportement vis-à-vis de nos émissions futures et des choix que nous ferons pour limiter le dérèglement climatique. Il existera toujours différents niveaux de certitudes compte tenu de l’imprévisibilité et de la variabilité interne des phénomènes naturels. Alors que l’univers est rempli d’incertitudes, pourquoi les estimer et pourquoi les présenter et les discuter ? Il y a deux raisons principales. Tout d’abord, l’incertitude permet de rendre compte de la crédibilité du résultat. Elle rend également compte de la fiabilité de la méthode utilisée pour générer ces résultats. Ces informations sont extrêmement importantes notamment dans la prise de décisions politiques, car les décideurs doivent prendre en compte tous les risques possibles afin de mettre en place des objectifs à la fois ambitieux et réalistes, et mettre en œuvre des actions efficaces. Même si les estimations présentent une certaine incertitude, cela ne veut pas dire que les scientifiques ne sont pas capables d’identifier et d’évaluer les risques possibles. L’existence d’incertitudes, notamment dans les prévisions, ne remet en aucun cas en cause l’existence d’une modification du climat et les impacts futurs. Les modèles numériques du climat permettent de nous montrer les grandes tendances et de comprendre ce qu’il se passe et pourrait se produire.

Revenons maintenant sur les expressions les plus souvent répandues lorsque l’on parle du climat : les termes « changement climatique » et « réchauffement climatique ». L’emploi du terme « changement » implique qu’il existe une perturbation d’un milieu. Pour le climat, ce changement concerne le système climatique. Par exemple, le changement notable est une hausse de température à la surface. Par le passé, il y a eu un grand nombre de changements climatiques, mineurs ou majeurs, tous de causes naturelles. Pour la majeure partie de ces changements, ils sont causés soit par les variations de l’activité du Soleil, soit par les variations des paramètres orbitaux tels que les variations de l’axe de rotation de la Terre qui ont notamment provoqué les alternances des périodes glaciaires et interglaciaires.

Mais l’utilisation du mot « changement » ne dit pas si le changement est normal ou anormal. Or cette fois-ci, et on est quasi-certain, le changement que nous vivons est anormal et même brutal, sans analogue avec des changements climatiques passés. Le terme « dérèglement » est donc plus approprié (ou sinon et pour être précis, il nous faudrait employer la périphrase : changement brutal et anomal du climat). En n’utilisant pas les termes appropriés, on prive le grand public d’informations ou on tente volontairement ou malencontreusement d’atténuer les faits.

En parallèle, les mots « réchauffement climatique » sont couramment employés que ce soit par les politiques, les medias mais aussi par les scientifiques. Le climat, et nous y reviendrons plus loin, est l’ensemble des conditions météorologiques (humidité, température, pressions, etc.) moyennes en un lieu donné. Le mot « réchauffement » s’il est associé à l’adjectif « global » est bien plus impactant dans la prise de conscience car malgré des variations de températures perceptibles à l’échelle locale, c’est bien un réchauffement à l’échelle planétaire qui est observé par les scientifiques, donnant à cette observation une dimension bien plus importante que la simple expression « réchauffement climatique ».

Alimenter à mauvais escient la controverse scientifique peut créer la confusion

A contrario, le récit soutenu par les climato-sceptiques est fondé sur la contestation du récit climatique des climatologues. Il existe néanmoins des variantes. Il y a celles et ceux qui nient uniquement la responsabilité de l’Homme dans le dérèglement climatique et ceux qui vont plus loin en réfutant l’existence d’un dérèglement climatique. D’autres contestent uniquement l’efficacité des solutions socio-économiques mises sur la table.

Parmi les climato-sceptiques, on compte des personnes d’horizon très différentes, de la sphère politique à la sphère scientifique en passant par la sphère économique. Donald Trump est un des climato-sceptiques les plus médiatiques de la sphère politique, réfutant toute implication de l’activité humaine dans le réchauffement global. Il conteste les solutions pour « sauver le climat » qu’il considère trop coûteuses et un frein pour l’économie de son pays et est aller jusqu’à retirer les États-Unis de l’Accord de Paris. Quelques scientifiques, pour la plupart des non-spécialistes des questions climatiques et environnementales, font également partie de ce mouvement de pensée. En France, Claude Allègre, géochimiste et ancien ministre de la Recherche et de l’Éducation nationale du gouvernement de Lionel Jospin était un des porte-paroles de ce courant. Niant la responsabilité humaine dans le réchauffement global, il a participé à la vague médiatique du climato-scepticisme en France depuis 2006 (notamment après l’échec de la conférence sur le climat de Copenhague en 2009) contribuant à semer le doute sur la réalité de l’influence de l’Homme sur le climat dans les débats.

La stratégie première des climato-sceptiques est d’alimenter la controverse scientifique. Non pas que la controverse scientifique soit contreproductive et malsaine - au contraire tout sujet scientifique doit pouvoir être débattu lors des conférences et dans les journaux scientifiques. Leurs attaques sont le plus souvent portées sur les résultats scientifiques et le GIEC constitue une de leurs cibles privilégiées. Ils remettent le plus souvent en cause la robustesse des résultats voire même l’intégrité des scientifiques pour certains. Cependant, l’argumentation des climato-sceptiques est souvent absente, et si elle existe, elle est soit trop simpliste, soit erronée.

En s’attaquant directement à la validité de certaines données sur lesquelles se base le GIEC, les climato-sceptiques remettent en cause les principales conclusions de ces études, en particulier celles qui soutiennent l’influence anthropique dans l’augmentation du dioxyde de carbone et ainsi de la température globale. Certains climato-sceptiques soutiennent une origine naturelle liée tout bonnement à l’activité du Soleil. L’activité solaire fluctue en effet au cours du temps avec une périodicité de onze ans jouant ainsi sur l’ensoleillement reçu à la surface de la Terre. Ce phénomène est connu, mesuré et pris en compte dans les interprétations des résultats présentés dans les rapports du GIEC. Cependant, il a été montré que les variations de températures issues de la fluctuation de l’activité solaire étaient très faibles. Alors qu’elles sont de l’ordre de 0,1% pour l’activité solaire, le changement de température lié à l’activité humaine est quant à lui de l’ordre de 1%, éliminant ainsi l’activité du Soleil comme cause principale du réchauffement global.

À chaque argument avancé par les climato-sceptiques, un contre-argument est présenté par les climatologues qui ne cessent d’intervenir pour rétablir la vérité au travers de livres, de tribunes ou de débats publiques. De la même façon, les journalistes scientifiques tentent de dénoncer les approximations et erreurs qui entachent de nombreux livres climato-sceptiques[5],[6].

Il est important de garder à l’esprit que les rapports du GIEC ont pour objectif premier de fournir un socle commun des connaissances sur l’évolution du climat et non de faire une démonstration. Le travail repose uniquement sur la synthèse de la littérature scientifique, c’est-à-dire à partir d’articles publiés dans des revues à comité de lecture. La qualité de la synthèse est basée avant tout sur le savoir-faire des auteurs issus de domaines et de régions géographiques très divers et sur un processus de relecture critique faite par la communauté scientifique[7]. Par conséquent, les rapports fournis ne sont en aucun cas des opinions. Malgré cela, la communauté scientifique et en particulier le GIEC ont été à multiples reprises injustement attaqués et pris dans les tourbillons médiatiques.

La communauté scientifique a tout d’abord été soupçonnée de fraudes avec l’affaire « Climategate ». Trois semaines avant l’ouverture de la Conférence sur le climat de Copenhague en 2009, des emails échangés entre spécialistes du climat qui débattent des données et des résultats de leurs travaux respectifs en cours sont piratés du réseau informatique du centre de recherche sur le climat de l’Université d’East Anglia et divulgués au public. Le scandale éclate à la lecture de certains emails, notamment ceux du directeur du Centre de recherche sur le climat de l’Université d’East Anglia, Phil Jones qui sont les plus commentés[8]. Certains voient dans ses lignes des preuves montrant que les données qui appuient la thèse d’un réchauffement planétaire causé par l’Homme sont manipulées par les scientifiques. Les chercheurs impliqués de l’Université d’East Anglia sont ainsi accusés de falsification et dissimulations de données scientifiques. Face à ce scandale, l’Université d’East Anglia mandate une commission d’enquête indépendante afin de tirer cela au clair. Le rapport d’enquête publié le 7 juillet 2010 blanchit les chercheurs et ne remet pas en cause la rigueur et l’honnêteté des scientifiques impliqués. De plus, il souligne que les principales conclusions fournies aux décideurs politiques à travers des rapports du GIEC n’ont pas été faussés par cette affaire et par conséquent, ne peuvent donc pas être remises en cause. Toutefois, le rapport met en avant un manque de transparence dans la transmission de l’information qui atteint la crédibilité de l’université[9]. La publication du rapport de la commission clôt ainsi l’affaire Climategate. Cependant, elle aura semé le doute dans l’opinion publique mondiale sur l’honnêteté de cette communauté scientifique et ses conclusions au sujet du climat.

Le GIEC a ensuite été accusé de mensonges après l’identification en 2010 d’une erreur factuelle dans le rapport du GIEC de 2007 sur l’impact du réchauffement global sur les glaciers de l’Himalaya. La section dédiée à la synthèse des connaissances sur l’impact du réchauffement global en Asie, indiquait que si ce dernier continuait à ce rythme, la probabilité de voir les glaciers de l’Himalaya disparaître en 2035 était très élevée[10]. Or cette affirmation fondée sur des travaux trop fragiles était trop hâtive et nécessitait des travaux complémentaires. Malgré la prudence faite grâce aux systèmes de relecture par les paires des articles publiés dans les journaux scientifiques et lors de la synthèse de celui-ci par le GIEC, des erreurs peuvent se glisser. Il est important de mentionner que cette erreur n’apparaît pas dans le résumé pour les décideurs et ne remet pas en cause les conclusions générales sur la fonte des glaciers sur Terre. Cette erreur, tout a fait avérée par le GIEC, a été corrigée suivie par des excuses formelles[11]. Cependant, cette erreur sur un rapport de presque 3000 pages a injustement été utilisée par les climato-sceptiques pour décrédibiliser la communauté scientifique mais aussi par les medias qui ont cru malheureusement à tort avoir mis sous le feu des projecteurs la mauvaise foi du GIEC en enchainant les révélations avec les « Climategate ».

Le GIEC a également été accusé de ne rien savoir sur l’évolution du climat. À partir de 2014, les rapports du GIEC intègre la notion d’incertitude. Comme présenté plus haut, l’existence d’incertitudes est due à la complexité et aux variations internes du climat, à la limite des connaissances actuelles ainsi qu’aux choix que nous ferons en matière de politique environnementale. Cette incertitude est connue et peut être qualifiée ou quantifiée et suit une nomenclature précise dans les rapports du GIEC depuis 2014[12]. Cependant, l’emploi du mot « incertitude » est souvent confondu avec ignorance, en d’autres termes, avec l’absence de connaissances. Malheureusement, la confusion, par manque peut-être de pédagogie dans la transmission de l’information, a laissée place au doute dans l’esprit du grand public, fortement entretenu par les climato-sceptiques.

Le GIEC subit également des campagnes de dénigrement par certains climato-sceptiques. En France, c’est Claude Allègre qui a principalement joué ce rôle. Scientifique reconnu dans sa discipline - la géochimie - et ancien ministre, il est une personnalité connue de la sphère scientifique et politique. Jouant de sa notoriété, il a attaqué de façon virulente le GIEC par le biais de ses multiples interventions publiques que ce soit dans les journaux, à la radio et la télévision ou encore au travers de ses livres. Il ne manquait pas de dénigrer le travail du GIEC en le rebâtissant « groupement international pour l’étude du climat » alors que, comme nous l’avons plus haut, il s’agit en réalité du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat[13] !

Pour contrer toutes ces attaques et stopper ces polémiques calomnieuses, une lettre ouverte est signée par plus de 600 scientifiques français travaillant dans le domaine des sciences du climat, et adressée aux différents directeurs et responsables des établissements publics de recherche, de ministères et d’institutions académiques le 7 avril 2010. Cette lettre est d’abord une réaction collective des scientifiques auprès des institutions de recherche scientifique française qui demandent l’expression publique de leur confiance pour répondre « aux accusations publiques » de ses détracteurs, en particulier Claude Allègre et Vincent Courtillot, qui ont participé à discréditer cette communauté et à semer la confusion et le doute auprès du gouvernement et des français. Compte tenu des enjeux scientifiques autour des questions climatiques, les signataires demandent également que soit mis en place un vrai débat scientifique sur le climat[14]. Attaché à cette lettre, les chercheurs signataires ont également dressé les différentes erreurs factuelles et les fausses affirmations présentées dans les ouvrages des détracteurs, Claude Allègre et Vincent Courtillot, afin que la vérité soit rétablie.

Mais les climato-sceptiques ne sont pas les seuls à alimenter cette controverse climatique. Les medias ont également leur part de responsabilité. Certains medias ont parfois provoqué des confrontations entre les climatologues et les climato-sceptiques ou alimenté des polémiques en enchainant les articles sur les « Climategate », « Himalayagate », contribuant ainsi à la tempête médiatique vécue par le GIEC et la communauté scientifique. Les protagonistes placés sous le feu des projecteurs par les medias, le grand public est perdu par tant d’échanges de pingpongs entre les climatosceptiques qui tentent de décrédibiliser les climatologues et les climatologues qui tentent de défendre leur travail et ne peuvent mettre en place un débat sérieux et approfondi permettant au grand public de mieux comprendre les enjeux. Le grand public reste seul arbitre d’un match biaisé.

Ces affaires ont révélé le rôle clé des medias dans la transmission de l’information scientifique vers le grand public et la sphère politique et leur influence sur l’opinion publique. Mais, elles ont aussi mis en avant des failles[15] qui a eu des conséquences non négligeables sur la confiance portée par le grand public au GIEC et à sa communauté scientifique et par conséquent dans la prise de conscience des enjeux et dans la mise en place d’actions pour contrer la menace climatique et environnementale.

Un mauvais discours peut conduire à la démobilisation

Le récit défendu par les climatologues et suivi par un grand nombre de politiques, ONGs et journalistes, se base sur une « temporalité à échelle humaine »[16] avec un climat passé régi par la nature, un climat actuel modifié par les activités humaines et un climat futur incertain et dépendant de l’action de l’Homme. Dans ce récit, la Terre est la « victime » et les Hommes sont soit les « alliés » comme le GIEC et les ONGs, soit les « coupables » comme les climato-sceptiques et les multinationales. La narration véhiculée est fondée sur l’alerte des risques encourus et sur l’urgence d’actions pour contrer les menaces écologiques qui requièrent l’intervention de la sphère politique pour mettre en place des solutions.

Pour alerter, les différents acteurs, que cela soit les scientifiques, les journalistes, les ONGs ou les politiciens, mettent l’accent sur les conséquences les plus dramatiques du dérèglement climatique comme la fonte des glaciers, les cyclones et tempêtes ou encore les inondations. L’objectif est simple : créer un électrochoc dans le but de sensibiliser le grand public aux enjeux. C’est donc le plus souvent un discours alarmiste et catastrophiste qui est véhiculé, utilisant comme arguments la perte induite, jouant ainsi sur nos émotions au travers de slogans, et d'images et titres chocs. Le monde médiatique d’aujourd’hui est rythmé par l’information en continu où les mots « urgence », « nouvelle catastrophe » ou « nouveau record » apparaissent à chaque nouvel événement qui s’associe de près ou de loin aux enjeux climatiques et environnementaux pour alerter mais aussi pour inciter à la lecture. Cependant, cette approche alarmiste et catastrophique peut être anxiogène.

Au lendemain de la sortie, du rapport spécial du GIEC sur l’impact d’un réchauffement planétaire de 1,5°C, le journal Le Monde titre sa une, « Climat : une dernière chance pour la planète »[17]. Depuis que le réchauffement global est devenu un enjeu mondial, on entend ou on lit souvent le slogan alarmiste « il faut sauver la planète » dans les dires et écrits des uns et des autres, où l’attention est focalisée sur « l’avenir de notre planète ». Cependant, ce « slogan » est ici … erroné ! En effet, en 4,55 milliards d’années, la Terre a su faire face à des défis bien plus importants, et s’en relever. Parmi eux, on peut citer les bombardements de météorites, la valse des continents, les activités intenses volcaniques, les variations de températures et du niveau marin. Si notre planète a su s’adapter à chaque bouleversement, le monde du vivant a lui été fortement malmené. Tout être-vivant vit en symbiose avec l’environnement qui l’entoure. Ainsi, toute modification brutale, même brève, de son environnement, comme une hausse de la température, du niveau marin ou un changement dans la composition des gaz atmosphériques, peut engendrer des bouleversements dans son évolution pouvant parfois mener à son extinction. L’événement le plus célèbre est la crise Crétacé-Tertiaire, il y a 65 millions d’années. La combinaison de la chute d’une météorite dans le Golfe du Mexique et de l’activité volcanique intense des Trapps du Deccan en Inde, a conduit à la disparition des dinosaures, mais a surtout exterminé près de 75% des espèces, principalement marines. Ainsi, la préservation de notre planète est primordiale, ne serait-ce que pour préserver ses habitants. Il s'agit donc ici de « sauver l’humanité », plutôt que la planète.

De nombreux dénonciateurs se sont manifestés afin de rétablir les faits, comme le journaliste Pierre Barthélémy en 2011 avec son article « La planète n’est pas en danger. L’humanité oui »[18] ou encore le généticien Albert Jacquard dans le documentaire « Help ou visibilité »[19]. En se trompant de message, on se trompe de cible ! Par conséquent, avec un tel slogan, les causes réelles et leurs conséquences ainsi que nos responsabilités sont masquées. Celles et ceux qui sont et seront affecté(e)s sont également omis(e)s. Peut-être est-ce une manière subtile de nous faire oublier que nous sommes en fait l’une des cibles du dérèglement climatique ?

Références : [1] Bozonnet, J.-P., Chapitre 9. Le contre-récit climatique dans l’opinion européenne. Émergence et signification sociale, in Edwin Zaccaï et al., Controverses climatiques, sciences et politiques, Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) « Académique », p. 195-219, 2012. [2] Huet, S. Médias, un combat de rue, courrier de la planète, N°93. [3] IPCC, résumé à l’intention des décideurs, contribution du groupe de travail I au cinquième rapport du GIEC, 2014. Disponible ici : http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar5/wg1/WG1AR5_SPM_brochure_fr.pdf [4] Le Treut, H., Evolution climatique : les modèles et leurs limites, CNRS, 2015. https://www.cnrs.fr/publications/imagesdelaphysique/couv-PDF/IdP2005/05Letreut.pdf [5] Foucard, S, Le cent-fautes de Claude Allègre, Le Monde, 27 février 2010. Disponible ici : https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/02/27/le-cent-fautes-de-claude-allegre_1312167_3244.html [6] Huet, S., Les contrevérités de « L’imposture climatique, Libération, 1 avril 2010. Disponible ici : https://www.liberation.fr/terre/2010/04/01/les-contreverites-de-l-imposture-climatique_618524 [7] Pour illustrer, le GIEC a reçu près de 42 000 commentaires de la communauté scientifiques lors des 3 révisions du rapport spécial 1.5°C. [8] Pearce, F., The five key leaked emails from UEA’s climatic research unit, The Guardian, 7 juillet 2010. Disponible ici : https://www.theguardian.com/environment/2010/jul/07/hacked-climate-emails-analysis [9] Constant, J., Conclusion d’une troisième enquête indépendante sur l’affaire du « Climategate », Ambassade de France au Royaume-Uni, 26/10/2010. Disponible ici : https://uk.ambafrance.org/Conclusions-d-une-troisieme [10] Extrait du rapport du GIEC de 2007 : « Glaciers in the Himalaya are receding faster than in any other part of the world (see Table 10.9) and, if the present rate continues, the likelihood of them disappearing by the year 2035 and perhaps sooner is very high if the Earth keeps warming at the current rate. », chapter 10.6.2. Disponible ici : http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/wg2/ar4-wg2-chapter10.pdf [11] IPCC, IPCC statement on the melting of Himalayan glaciers, 20 janvier 2010. Disponible ici : http://www.ipcc.ch/pdf/presentations/himalaya-statement-20january2010.pdf [12] IPCC, Guidance Note for Lead Authors of the IPCC Fourth Assessment Report on Addressing Uncertainties, juin 2015. Disponible ici : http://www.ipcc.ch/meetings/ar4-workshops-express-meetings/uncertainty-guidance-note.pdf [13] Définition issue de la page officielle du GIEC/IPCC. Disponible ici : http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.shtml [14] Huet, S., Climat : 400 scientifiques signent contre Claude Allègre, Libération, 1 avril 2010. Disponible ici : http://sciences.blogs.liberation.fr/2010/04/01/climat-400-scientifiques-signent-contre-claude-allegre/ [15] Huet, S. Médias, un combat de rue, courrier de la planète, N°93. [16] Bozonnet, J. P., Chapitre 9. Le contre-récit climatique dans l’opinion européenne. Émergence et signification sociale, in Edwin Zaccaï et al., Controverses climatiques, sciences et politiques, Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) « Académique », p. 195-219, 2012. [17] Climat: une dernière chance pour la planète, Une du journal Le Monde le 9 octobre 2018. Disponible ici : http://medias-org.lemonde.fr/editionelectronique/une/18100901.pdf [18] Barthélémy, P., La planète n’est pas en danger. L’humanité oui, Slate.fr, 3 novembre 2011. Disponible ici : http://blog.slate.fr/globule-et-telescope/2011/11/03/sauver-humanite-planete-environnement/ [19] Jacquard, A : « Je m’élève contre l’idée qu’il faut sauver la planète, la planète sera toujours sauvée (elle s’en fout des hommes !) Par contre, ce qu’il faut sauver, c’est l’humanité. » dans le documentaire « Help ou visibilité » réalisé par Sarah Franco-Ferrer. Disponible ici : https://www.dailymotion.com/video/xogde3

 

À propos de l’auteur : Jennifer Fernando est conseillère en stratégie environnementale basée sur l'utilisation des données de l'observation de la Terre par satellites. Elle accompagne les acteurs des territoires (établissements publics, collectivités, entreprises, ONG/associations/fondations, citoyens) qui souhaitent utiliser les données et images satellites dans le but de faciliter l'évaluation, la gestion et le suivi des ressources naturelles (eau, forêt, sol, air, écosystèmes, biodiversité) et des changements globaux (pollution, pénurie, dérèglement climatique). Elle accompagne également les acteurs de la communauté du spatial (start-ups, PME, ETI, agences spatiales) qui développent des missions spatiales et/ou exploitent les images et données satellites et qui souhaitent développer des applications au plus proche des besoins des utilisateurs finaux et les valoriser auprès d'eux. Contact : jfernando.consulting@gmail.com Site internet : https://www.jennifer-fernando.com

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